Louis René Edouard de
Rohan-Guéméné
Louis René Edouard,
prince de Rohan-Guéméné, cardinal-évêque de Strasbourg, né le 25 septembre 1734 à
Paris, décédé le 17 février 1803 à Ettenheim, fils de Hercule Mériadec de
Rohan-Guéméné.
Sa biographie :
- Nommé chanoine du Chapitre de
Strasbourg à l'âge de neuf ans, ce petit-neveu et coadjuteur (1759) de son
oncle, le cardinal Louis-Constantin de Rohan-Guéméné, a eu une carrière
météorique au sein de l'église de France.. A onze ans, en 1745, Louis-René
de Rohan-Guéméné est nommé prieur commendataire du grand monastère de
Sauxillanges en Auvergne. A vingt deux ans, il est ordonné prêtre après
avoir fait son séminaire à Saint-Magloire à Paris. A vingt cinq ans, il
est nommé évêque coadjuteur de son oncle le prince-évêque Louis-Constantin
à Strasbourg. A ce titre, il reçoit du roi Louis XV, en commende, les
abbayes de La Chaise-Dieu en Auvergne et de Montmajour en Provence. Un an
après, il est confirmé par le pape Benoît XIV comme évêque coadjuteur de
Strasbourg avec le titre d'évêque titulaire "in partibus" de
Canope, du nom de la cité antique de Basse-Egypte.
- A l'âge de 27 ans, ce prélat
philosophe et poète, ami de Buffon et de d'Alembert, fréquentant le
salon de Mme Geoffrin, est élu à l'Académie française le 27 avril 1761, au
fauteuil de La Bruyère et est reçu par le duc de Nivernais le 11 juin
1761.
- En 1771, le roi et son
ministre des Affaires étrangères le duc d'Aiguillon, le nomment
ambassadeur à Vienne. Il gagne son poste en 1772, et scandalisera par son
luxe et ses légèretés (apparentes) l'impératrice Marie-Thérèse, qui
demandera son rappel en 1774. Cependant, il s'entend parfaitement avec son
fils , le co-empereur Joseph et le chancelier Kaunitz. C'est là qu'il
découvre le complot mené par la Russie, la Prusse et l'Autriche qui
consiste à dépecer la Pologne en trois morceaux. La lettre secrète,
destinée au roi, et dévoilant la duplicité de l'impératrice, est détournée
et remise par le duc d'Aiguillon à la comtesse Du Barry à qui il doit sa
nomination. Celle-ci la lit en public à un dîner, comme si elle lui était
adressée personnellement, et Marie-Antoinette est tout de suite informée
du commentaire porté par Louis de Rohan sur sa mère. Ce qu'elle lui
reprochera ensuite toute sa vie. A son retour en France, le prince Louis
est nommé en 1777 grand aumônier, malgré l'opposition farouche de
Marie-Antoinette, abbé de la richissime abbaye de Saint-Waast dans le
Nord, et cardinal, grâce à l'intervention du roi de Pologne
Stanislas-Auguste Poniatowski, puis évêque de Strasbourg à la mort de son
oncle en 1779. Il aura la charge de l'hôpital des Quinze-Vingts et deviendra
ensuite proviseur de la Sorbonne, un poste éminemment en vue.
- Il est compromis dans
l'affaire du collier de la reine, par la comtesse de La Motte-Valois. Il
s'était porté caution de la reine (pour se faire bien voir d'elle et se
rapprocher du roi) pour l'achat de ce bijou de huit cent diamants
valant 1,6 millions de livres, auprès du bijoutier parisien,
Charles-Auguste Boehmer. Ce dernier lui livre le collier en échange de
quatre traites, collier remis à Madame de La Motte-Valois et à ses complices
qui entreprennent de le dépecer et de le vendre dans toute l'Europe. Louis
XVI découvre l'affaire et décide de la porter sur la place publique. Il
fait arrêter le cardinal en habits liturgiques dans la galerie des glaces
le 15 août au moment où il allait dire sa messe solennelle et le fait
embastiller du 16 août 1785 au 1er juin 1786, ainsi que tous les complices
de cette affaire qui sera confiée au Parlement de Paris. A l'issue du
procès, Louis de Rohan est acquitté, mais s'étant porté caution, rembourse
le prix fabuleux du collier ainsi que les intérêts. Tous les comparses de
Mme de La Motte sont condamnés. Le cardinal est déchu de son poste de
grand aumônier de France et exilé à l'abbaye de La
Chaise Dieu en Auvergne puis à l'abbaye de Marmoutier-lez-Tours où il
passera trois ans. Il regagnera alors son diocèse en 1788, à l'aube de la
révolution.
- Élu malgré lui député du
clergé pour le district électoral de Haguenau-Wissembourg aux Etats
généraux, il fit partie de l'Assemblée constituante. Il refusa la constitution
civile du clergé et ne reconnut donc pas son successeur l'évêque
constitutionnel François Brendel et refusa l'abolition de la monarchie. Il
faudra l'abolition de la noblesse en mars 1790 pour qu'il s'exile à
Ettenheim en Pays de Bade, dans la partie allemande de son diocèse d'où il
va tenter de combattre pour regagner ce diocèse. Il se met du côté
de l’Émigration en levant des troupes pour l'armée de Condé, son
cousin. Par deux fois il sera contraint de fuir sa principauté allemande,
une fois devant les troupes de la République, une autre fois devant celles
de Napoléon Bonaparte. Il se démit de son diocèse après la signature du
Concordat en 1801. Il meurt à Ettenheim le 17 février 1803, entouré de
l'affection de tous les siens.
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